11ème édition des journées GESS – 5&6 décembre 2024 Institut de recherche en gestion, UPEC, Université Gustave Eiffel. « Sociales, solidaires, et écologiques ? Tensions et convergences des organisations de l’ESS »

« Sociales, solidaires, et écologiques ?  Tensions et convergences des organisations de l’ESS »

 

Dans la lignée des précédentes éditions des Journées GESS, nous vous convions à présenter et discuter des travaux de recherche portant sur la Gestion des Entreprises Sociales et Solidaires. L'édition de 2024 sera conjointement portée par deux établissements universitaires de l'Est Parisien, l'UPEC et l'Université Gustave Eiffel, au sein du laboratoire de recherche l'Institut de Recherche en Gestion. Ces 11èmes journées se proposent de questionner l’engagement dans les transitions écologiques des organisations de l’économie sociale et solidaire.

Le développement du secteur de l'économie sociale et solidaire depuis les années 1980 peut être analysé à travers trois périodes distinctes (Sibille, 2022). La première, met l'accent sur l'économie sociale en se focalisant sur le statut juridique des sociétés de personnes et une gouvernance démocratique dissociée du capital. La seconde, survenue dans les années 1990 / 2000, se caractérise par l'émergence de l'économie solidaire, mettant en lumière la solidarité envers les exclus, les pays du Sud et les générations futures. La troisième période, située dans les années 2010, se concentre sur l'entrepreneuriat social, mettant en avant l'acte d'entreprendre, le rôle de l'entrepreneur et l'innovation sociale. La Loi de 2014 encourage l’engagement des organisations de l'économie sociale et solidaire (OESS) dans une démarche d'amélioration continue de leurs actions, notamment sur l’évaluation de leur impact environnemental.

 

Comment les OESS parviennent-elles à répondre à ces multiples injonctions économiques, sociales, solidaires et écologiques ?

 

Cette question pourra être abordée sous différents angles dont nous proposons ici trois axes de réflexion :

 

1-     Compatibilité des principes ESS et des pratiques des OESS en faveur des transitions 

Dans quelle mesure les principes directeurs de l’ESS (non lucrativité, ancrage territorial, gouvernance démocratique, mission sociale, intérêt collectif, coopération territoriale entre autres) ou le caractère hybride des OESS (Battilana et Dorado, 2010 ; Battilana et Lee 2014) sont-ils des facilitateurs ou des obstacles à la mise en œuvre de pratiques limitant l’impact de leurs activités sur l’environnement[1]. En outre, quels seraient les outils, dispositifs, méthodes de gestion, innovations sociales à développer pour y parvenir ? Quelles sont les solutions issues de l’ESS déjà engagées susceptibles d’être des sources d’inspiration ? Faut-il et peut-on en mesurer les impacts ? Dans quelle mesure sont-elles légitimes auprès des pouvoirs publics ou des citoyens ?

 

2-     Urgence de la situation écologique et moyens contraints des OESS

Par ailleurs, les alertes des scientifiques du GIEC amènent à s’interroger sur l’accélération des transformations. Dans cette perspective, les secteurs de l’ESS, ses réseaux ou ses organisations, ont-ils les moyens de cette accélération, est-ce réalisable compte tenu de leurs missions, leurs activités, leurs publics et leurs modes de fonctionnement multi-acteurs ? Les singularités des OESS liées à leurs missions sociales et solidaires leur permettent-elles de développer des capacités stratégiques dans le domaine de la transition écologique et énergétique ? En d’autres termes, comment appréhender les capacités stratégiques des OESS et leur capacité d’alternative (Parker, 2017) dans le domaine de ces transitions ?

L’ADEME a tracé quatre scenarii (S) de transitions pour atteindre la neutralité carbone en 2050 (S1- Génération frugale ; S2-Coopérations territoriales ; S3-Technologies vertes ; S4-Pari réparateur)[2]. Dans quelle mesure et à quelles conditions, les OESS peuvent-elles contribuer à concrétiser ces scenarii ? A priori, les logiques semblent compatibles sur certains aspects comme la coopération, la réparation, mais comment concilier transition écologique et inclusion des plus précaires ? Quelles sont les OESS concernées ou volontaires pour y contribuer ? Quels outils de gestion (ont-elles déployés ? Avec quels effets ?).

 

3-     Changements de paradigmes et/ou adaptation des lunettes théoriques

L’ensemble de ces questions d’actualité sur les transitions écologiques entrent en écho avec les travaux en gestion inscrits dans des approches critiques (Grey et al., 2016), sur la capacité de penser de nouveaux modèles de gouvernance, de travail, de financement ou d’échanges (Béji-Bécheur, Vidaillet et Hildwein, 2021), l’adaptation des dispositifs (Gilbert et Raulet-Croset, 2021) ou outils de gestion responsables face aux enjeux climatiques. A cet égard, quels sont les cadres institutionnels de référence pour l’action ? Le développement durable est-il devenu obsolète ? La décarbonation et la sobriété sont-ils les nouveaux guides pour l’action ?

Avec quelles lunettes théoriques étudier ces questions ? L’approche par les communs (Ostrom, 1990 ; Eynaud et Carvalho de França Filho, 2019) semble offrir un paradigme pertinent pour penser l’implication des OESS dans des préoccupations d’intérêt général comme celles liées à l’environnement. Or, si certaines coopératives (Maignan et Karmouni, 2022) sont en phase avec ce paradigme et ces principes d’autres sont davantage orientées vers la réussite d’un projet entrepreuneurial (Draperi, 2016, p. 5) : cette grille d’analyse théorique est-elle pertinente pour penser l’ensemble des initiatives accompagnant les transitions menées par les acteurs des mouvements de l’ESS ?  Comment faire évoluer le concept d’organisation alternative (Dorion, 2017 ; Parker, 2023) dans un contexte de nécessaire accompagnement des transitions ? Pourquoi et comment la pensée féministe (Dorion, 2020) ouvre-t-elle des perspectives utiles pour repenser les cadres de la gestion et répondre aux défis des transitions écologiques et sociales ? Comment renouveler les principes démocratiques (Frenkiel et El Karmouni, 2023) face aux tentations de gouvernement autoritaire des conduites pour accélérer les changements nécessaires ? 

En quoi une mobilisation critique du modèle d'affaires permet-il de penser les nouveaux modes de création de valeurs au sens de l’ESS ? Comment appréhender le concept d’impact social et environnemental (Kleszczowski et Raulet‐Croset, 2022) sans tomber dans un mimétisme des outils développés par les entreprises capitalistes ?

Enfin, quelle créativité s’autoriser en termes de méthodes de recherche (par exemple science-fiction, recherche participative) ou de pédagogie et de contenus d’enseignement de la gestion ? 

 

Comme pour chaque édition, l’appel à communication encourage les soumissions sur une thématique précise mais ces axes de réflexion ne sont pas exhaustifs. Ici, ils ouvrent le débat sur la thématique plus large de la transformation des OESS en vue des transitions écologiques et sociales.

Dans cet esprit, les 11èmes journées GESS demeurent ouvertes à tout travail de recherche questionnant les cadres conceptuels et les pratiques de gestion des organisations de l'ESS.

 

PARTICIPER AUX JOURNÉES GESS

Les journées GESS sont ouvertes à tous types de contributions. Elles peuvent s’inscrire dans une approche critique, dans un esprit pluridisciplinaire. Il peut s’agir de travaux théoriques, d’études de cas, de monographies, d’analyses comparatives, etc., dans tous les secteurs de l’ESS, dans une perspective nationale ou internationale. Une attention particulière sera portée sur les approches ancrées sur le terrain. 

L’objectif principal de ces journées est de favoriser les échanges dans un esprit constructif pour encourager la progression de la recherche qu’elle soit à visée doctorale ou orientée vers la publication. Dans cette perspective, les ateliers sont conçus selon deux principes : un accès en amont aux papiers et un temps plus long dédié à la discussion des papiers. Ainsi, les papiers sont transmis avant les séances à l’ensemble des participants. Des rapporteurs sont identifiés pour apporter une réflexion plus approfondie sur les travaux proposés. Chaque atelier est organisé en deux moments : un temps court est dédié à la présentation de la recherche pour laisser un espace plus important à la discussion et aux propositions d’amélioration de la recherche des communicants.

FORMAT DES CONTRIBUTIONS 

Les participant·e·s peuvent contribuer à cette 11ème édition de différentes manières à travers les trois formats d’ateliers proposés :

1)    Atelier doctoral : les doctorant·e·s travaillant sur l’ESS sont invité·e·s à venir présenter l’état d’avancement de leur projet de thèse. La matinée du 5 décembre sera consacrée à cet atelier conçu pour favoriser des discussions croisées entre doctorant·e·s. Un support synthétique (format Powerpoint ou autre) pourra soutenir la présentation des points-clés de la recherche ;

 

2)    Ateliers de discussion des travaux : ils peuvent concerner des papiers en cours de construction ou aboutis. Dédiés chacun à une thématique présentée par un·e animateur·rice, ils permettront à tout·e contributeur·rice de nourrir la discussion. Ils seront articulés autour d’une présentation de 5 minutes par le.a contributeur·rice, sans support, des points-clés de la recherche (terrain, objectifs, mise en œuvre, portée opérationnelle). Déployés en parallèle l’après-midi du 5 décembre et la matinée du 6 décembre, ils seront ouverts à tout·e acteur·rice de la recherche, y compris les doctorant·e·s et acteur·rice·s de l’ESS ;

 

3)    Workshop pour un accompagnement à publication pour trois revues, ROR, RECMA et Gérer & Comprendre.  

 

Dans le cadre d’un accord avec les revues Gérer & Comprendre et RECMA, les papiers sélectionnés et accompagnés spécifiquement pour ces revues lors du workshop seront proposés au comité éditorial de la revue pour être publiés ensemble dans un dossier spécial. 

La revue ROR quant à elle accompagnera les auteurs vers un nouveau format de publication (l’appel à communication sera transmis prochainement). 

Le Worshop aura lieu le 6 décembre après-midi. 

 

CALENDRIER 

20 juin 2024 : Date limite de soumission des résumés (3 pages)

Mi-juillet 2024 : avis du comité scientifique

20 septembre 2024 : envoi des versions révisées (5 pages maximum pour l’atelier doctoral et les ateliers de discussion, l’article complet pour le workshop publication – format précisé au moment de la réponse)

Les communications seront à envoyer via la plateforme électronique de dépôt des communications à l’adresse suivante : 

https://gess2024.sciencesconf.org/

MODALITES D’INSCRIPTION 

Pour les trois formats, l’ouverture des inscriptions est prévue le :  20 septembre 2024 sur :

https://gess2024.sciencesconf.org/

Les frais d’inscription s’élèvent à 80 euros (30 euros pour les doctorants)

NORMES DE SOUMISSION 

La procédure d’évaluation : 

Toutes les soumissions seront évaluées de manière anonyme par deux lecteurs : un membre du comité scientifique et un auteur ayant soumis un article pour la journée. Compte tenu de cette procédure, tout auteur soumettant un papier s’engage à évaluer un autre papier dans les délais impartis. Chaque évaluateur d’un article recevra une grille d’évaluation ainsi que les principes d’évaluation retenus par le comité scientifique. 

Format des soumissions : 

Seuls les documents anonymes (format word ou pdf), en français ou en anglais, seront retenus pour évaluation. 

Les propositions soumises doivent compter 3 pages incluant une brève présentation du contexte/terrain de recherche et précisant la question de recherche, les éléments de cadrage théorique et la méthodologie utilisée, ainsi que les principaux résultats. Une bibliographie indicative, incluant les principales références mobilisées, complètera cette présentation. 

Pour les versions révisées : Le nombre maximal de pages est de 5 pour l’atelier doctoral et les ateliers de discussion. L’article complet sera demandé au format de la revue proposée par le comité scientifique pour celles et ceux qui souhaitent participer au workshop d’accompagnement à la publication 

Les normes de présentation 

Mise en page : format A4 avec des marges de 2,5 cm de chaque côté.
Police Times new roman 12, interligne 1,5, avec texte justifié
Les pages seront numérotées mais ne doivent comprendre ni en-tête ni pied de page. 

La page de garde doit comprendre exclusivement :

- Le titre de l’article (en Times 18 gras) ;

- Un résumé́ à interligne simple d'environ 400 mots (en Times 12, justifié) ; 

- Trois à cinq mots clés (en Times 12). 

Le corps de la communication. Les différentes parties et sous-parties composant le texte suivront une numérotation simple sur le mode : 1., 1.1., 1.1.1., etc. sans annexe.

- Introduction : Times 18 en gras

- Titre 1. : Times 14 en gras 

- Titre 1.1. : Times 12 en gras
- Titre 1.1.1. : Times 12 mode normal
- Conclusion puis bibliographie séparée : Times 14 en gras 

Les références. 

Dans le texte : par exemple (Auteur et Auteur, 2021). Pour la bibliographie : normes APA 

Dépôt des communications 

La proposition de communication au format PDF devra être déposée sur la plateforme https://gess2024.sciencesconf.org dédiée au colloque au plus tard le 2 juin 2024.

Le fichier devra être nommé de la façon suivante : gess-sujet de l'intention.pdf 

Pour toute demande d’information, écrire à : journeegess@gmail.com

 

COMITE D’ORGANISATION

Ines Adouani-Bouden, Université Gustave Eiffel

Amina Béji-Bécheur, Université Gustave Eiffel

Salomon Bernier-Khedache, Université Gustave Eiffel

Audrey Bonnemaizon, Université Paris-Est Créteil

Hajar El Karmouni, Université Paris-Est Créteil

Eric Gautier, Université Gustave Eiffel

Samia Khenniche, Université Gustave Eiffel

Alix Poels, Université Paris-Est Créteil

Sophie Rieunier, Université Gustave Eiffel

Aurélie Sara-Cognat, Université Gustave Eiffel

COMITE SCIENTIFIQUE ELARGI 

Ines Adouani-Bouden, Université Gustave Eiffel

Frédérique Allard, Université Toulouse III Paul Sabatier

Charlène Arnaud, Université Toulouse III Paul Sabatier

Célia Auquier, Université Toulouse III Paul Sabatier 

Amina Béji-Bécheur, Université Gustave Eiffel

Salomon Bernier-Khedache, Université Gustave Eiffel

Audrey Bonnemaizon, Université Paris-Est Créteil

Éric Bidet, Le Mans Université

Ketty Bravo, Université Toulouse III Paul Sabatier

Didier Chabaud, IAE Paris, Université Panthéon Sorbonne

Hervé Charmettant, Université Grenoble Alpes

Pascale Chateau-Terrisse, INRAE, Toulouse

Monique Combes-Joret, Université Reims Champagne-Ardenne 

Hajar El Karmouni, Université Paris-Est-Créteil

Philippe Eynaud, IAE Paris, Université Panthéon Sorbonne

Eric Gautier, Université Gustave Eiffel

Pascal Glemain, Université Rennes 2 

Samia Khenniche, Université Gustave Eiffel

Xavier Hollandts, Kegde Business School

Jean-Yves Juban, Université Grenoble Alpes

Laetitia Lethielleux, Université Reims Champagne-Ardenne 

Christophe Maurel, IAE Université d’Angers

François Pantin, IAE Université d’Angers 

Francesca Petrella, Aix-Marseille Université 

Alix Poels, Université Paris-Est Créteil

Laurent Pujol, Le Mans Université

Nathalie Raulet-Croset, IAE Paris, Université Panthéon Sorbonne

Nadine Richez-Battesti, Aix-Marseille Université 

Sophie Rieunier, IAE Paris Est, Université Gustave Eiffel

Aurélie Sara-Cognat, IAE Paris Est, Université Gustave Eiffel

Bertrand Valiorgue, EM Lyon Business School

 

REFERENCES DE L’APPEL A COMMUNICATION 

Battilana, J., & Lee, M. (2014). Advancing Research on Hybrid Organizing – Insights from the Study of Social Enterprises. Academy          of         Management            Annals, 8(1),     397-441.

https://doi.org/10.5465/19416520.2014.893615

Béji-Bécheur, A., Vidaillet, B., & Hildwein, F., coord. (2021). Organisons l'alternative ! Pratiques de gestion pour une transition écologique et sociale. Éditions EMS.

Dorion, L. (2017). Construire une organisation alternative. Revue française de gestion43(264), 143-160.

Dorion, L. (2020). Feminist organizational ethnography. The Routledge companion to organizational diversity research methods, 162-175.

Draperi, J.F. (2016). L’ESS au regard des communs », RECMA, 342 (4), 4-5.

Eynaud, P., Carvalho de França Filho, G. (2019). Solidarité et organisation : penser une autre gestion. Érès. https://doi.org/10.3917/eres.eynau.2019.01

Frenkiel, E., & El Karmouni, H. (2023). La convention citoyenne étudiante : quel impact sur l’horizontalisation du processus décisionnel et le système alimentaire de l’université Paris Est Créteil?. Technologie et innovation, 8(4).

Gilbert, P., & Raulet-Croset, N. (2021). Lire le management autrement : Le jeu des dispositifs. Éditions EMS.

Grey, C., Huault, I., Perret, V., Taskin, L. (2016). Critical Management Studies: Global Voices, Local Accents. Routledge. https://doi.org/10.4324/9781315796086

Maignan, M., & Karmouni, H. E. (2022). Les collectifs citoyens producteurs d’énergies renouvelables, acteurs économiques de la transition. Une analyse à partir du cadre polanyien. Développement durable et territoires. Économie, géographie, politique, droit, sociologie, 12(3).

Kleszczowski, J., & Raulet‐Croset, N. (2022). Evaluating social impact in practice: Constructing a response to institutional demand in a French nonprofit organization. Annals of Public and Cooperative Economics93(2), 357-380.

Ostrom E. (1990), Governing the Commons. The Evolution of Institutions for Collective Action, Cambridge University Press.

Parker, M. (2017). Alternative enterprises, local economies, and social justice: why smaller is still more beautiful. M@n@gement, 20, 418-434. https://doi.org/10.3917/mana.204.0418

Parker, M. (2023). Against management: Auto-critique. Organization, 30(2), 407-415. https://doi.org/10.1177/13505084211020922

Sibille, H. (2022). L’ESS dans les dynamiques collectives de territoire en transition : Le territoire comme possibilité. RECMA, 364, 206-216. https://doi.org/10.3917/recma.364.0206

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